Depuis longtemps accessibles sans ordonnance, les brûleurs de graisse prétendent pouvoir éliminer vos kilos en trop sans pour autant avoir à modifier votre alimentation ni à exercer des activités physiques. En théorie, ces compléments alimentaires brûlent les graisses en accélérant le métabolisme de votre organisme, qui se réfère au cycle suivant lequel sont brûlées les calories.
Cependant, les preuves scientifiques soutenant la fiabilité et l’efficacité des brûleurs de graisse manquent à l’appel. De plus, certains compléments alimentaires pourraient provoquer des effets secondaires si désagréables qu’ils ne vous encourageraient pas à poursuivre votre traitement minceur. Tour d’horizon sur l’efficacité des pilules qui brûlent les graisses, et sur les dangers d’un produit comme le PhenQ.
Des composants non déclarés dans certains brûleurs de graisse
Avant tout, il faut savoir que l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) n’évalue et ne teste pas tous les brûleurs de graisse sur le marché français. Malheureusement, pour se démarquer de leurs concurrents, certains fabricants n’hésitent pas à ajouter des composants qu’ils ne déclarent pas sur leur étiquette, ce qui pourrait constituer un sérieux danger.
Chaque année, l’ANSM nous met en garde contre les ingrédients dangereux non déclarés qu’elle trouve dans les brûleurs de graisse. Un bon exemple parmi ses nombreux avertissements est l’excellent rapport disponible sur son site (depuis 2012), qui dévoile tous les dangers éventuels de ces produits pour maigrir et brûler les graisses.
A l’instar des produits incriminés, un produit contenant de la sibutramine, un médicament déjà prescrit contre l’obésité, a été retiré du marché en 2010 en raison d’un risque accru de crise cardiaque et d’AVC chez certains patients. Une autre pilule contenait un laxatif non approuvé, et qui pourrait augmenter le risque de cancer. Enfin, un autre médicament contenait un inhibiteur sélectif de la sérotonine, et était utilisé pour traiter la dépression. Malheureusement, ce produit provoquerait des convulsions et augmenterait le risque de saignement chez les personnes prenant des anticoagulants.
Certains brûleurs de graisse peuvent causer des dommages au foie
Les compléments alimentaires ont longtemps fait l’objet de soupçons en matière de lésions hépatiques. Il y a quelques années, une épidémie de lésions hépatiques a alerté l’ANSM qui s’est tout de suite concentrée sur les effets d’un brûleur de graisse particulier, qu’elle a ensuite retiré du marché. Ce médicament à lui seul aurait provoqué près de 100 cas d’hépatites et d’inflammation du foie aux Etats-Unis, selon un rapport publié dans un journal spécialisé en médecine.
Par ailleurs, beaucoup de brûleurs de graisse contiennent des substances actives comme l’orange amère, qui peut conduire à l’hypertension artérielle et à la palpitation. Connu sous le nom botanique de Citrus aurantium, ce fruit contient des alcaloïdes synéphrine, que les fabricants surexploitent pour vendre leurs produits massivement sur Internet. De plus, on rapporte aussi que la crise cardiaque et l’AVC seraient dus à l’orange amère chez les personnes saines et non prédisposées.
Dans tous les cas, même s’il n’y a aucun risque d’hypersensibilité aux stimulants, ni d’allergie connue à l’un des ingrédients, l’usage de brûleurs de graisse doit nécessiter le recours à un professionnel de santé.